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4 septembre 2020

Rétablir la communication pour les athlètes sourds et malentendants

Depuis la relance du sport cet été, les athlètes sourds et malentendants font encore face à différents défis avant de retrouver un semblant de normalité. Le principal enjeu de l’Association sportive des Sourds du Québec (ASSQ) est de trouver du financement pour pouvoir continuer d’offrir ses services à ses membres, du plus jeune au plus âgé.

Après avoir traduit les différentes mesures sanitaires dans la langue des signes québécoise, l’organisme réfléchit à une solution concernant les masques, qui empêchent la lecture labiale.

« C’est sûr qu’il y a une barrière pour la communication pour l’ensemble des membres, et pour les personnes sourdes dans la communauté générale, souligne Christopher Séguin, directeur général de l’ASSQ. Avec d’autres organismes, on essaie de sensibiliser la population pour faire savoir qu’il faut baisser le masque si on s’adresse à une personne sourde, en gardant la distance. Il est aussi possible de communiquer par message texte sur le cellulaire. »

L’utilisation de masques avec fenêtre transparente dans la population générale au Québec est encore marginale et l’organisme souhaite sensibiliser les gens sur l’importance de l’utilisation de ce genre de masque pour améliorer la communication.

L’ASSQ doit éventuellement débourser des frais pour acheter des masques avec fenêtre transparente et les distribuer aux intervenants sportifs de ses athlètes sourds et malentendants pour diminuer la barrière communicationnelle.

« L’expression faciale fait partie de la langue des signes, c’est comme si on enlevait le visage et qu’il ne restait juste que les mains. C’est très important pour les utilisateurs de la langue de signes de voir le visage au complet. Si c’est à bonne distance, l’interprète peut abaisser son masque ou porter une visière seulement », explique M. Séguin.

Ces efforts visent entre autres à soutenir du mieux possible les athlètes québécois qui tentent d’obtenir leur qualification pour les Sourdlympiques (Jeux olympiques des Sourds), prévus en décembre 2021 à Caxias do Sul, au Brésil.

L’association tente également de trouver de nouvelles façons de remplir sa mission d’encourager les personnes sourdes et malentendantes à faire du sport. La COVID-19 a ainsi forcé les responsables à être créatifs pour élargir leur offre. Plus d’activités en plein air sont prévues dans les prochains mois, mais le contexte actuel freine toutefois l’engouement habituel des membres.

Par exemple, le nombre d’inscriptions pour le tournoi de golf annuel, qui sera présenté dans moins de deux semaines au Domaine de Rouville, a diminué de la moitié, passant de 60 à 30.

D’autre part, si plusieurs athlètes n’ont pu s’illustrer le printemps dernier aux Jeux des Sourds du Canada, qui étaient prévus à Edmonton avant d’être annulés, l’ASSQ assure que la préparation de l’édition de 2022 à Montréal se poursuit normalement.